Lapin Express

L'interieur de la couverture de Lapin Express s'ouvre sur une grande aquarelle où un lapin paresseusement allongé sur un ponton de bois regarde son reflet sur l'eau immobile. Très belle image d'apaisement et de lenteur, joli contrepoint au titre.

L'événement qui vient interrompre cette vie tranquille, c'est l'arrivée du facteur avec un paquet accompagnée d'une lettre :  « Mon Cher Pat, je te donne mes patins à roulettes. C'est grâce à eux que j'ai rencontré ta grand-mère !  signé : Grand-Père » : Chouette cadeau, empreint d'amour et de transmission, délicieusement prometteur...

...mais les patins deviennent une autre paire de manches sitôt chaussés : pas facile de tenir sur le ponton du bois. Sur le chemin, ça ne roule pas du tout, et sur l'herbe, ce n'est pas mieux.

Voilà donc notre lapin à bord d'un train en direction de Paris. C'est long: quand il arrive, il fait nuit.

A Paris, le sol est lisse, et ça roule bien.

La suite, c'est une belle balade nocturne dans Paris, de l'horloge de Gare de Lyon au marbre du trocadéro, le long des quais de Seine où Pat le lapin glisse sur l'asphalte avec une aisance qui devient grisante.

Et puis une rencontre, au milieu de la nuit près d'une fontaine parisienne qui prend des allures de Dolce Vita.

Poétique, romantique et malicieux, Lapin express est une histoire initiatique délicieusement légère. La liberté, une rencontre, l'aventure, le tout sur fond de balade touristique clandestine dans Paris la nuit. Et comme une envie de rechausser des patins à roulettes...

Lapin Express, Michel Gay

L'école des loisirs, 1982